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Brazzaville : des tombes recouvertes de moustiquaires, est-ce pour faciliter le repos des morts ?

Dans les cimetières de Brazzaville, la capitale congolaise, un constat vient d’être dressé : de nombreuses tombes sont recouvertes de moustiquaires. Loin de la curiosité des populations, les parents des disparus disent simplement protéger les gerbes de fleurs y déposés.



Un reportage de Radio France Internationale (RFI) Réalisé par Loïcia Martial montre une nouveauté qui gagne du terrain au cœur de la capitale congolaise. De plus en plus de tombes, sont recouvertes par des moustiquaires. C’est le cas ici, dans les cimetières privés du quartier Congo-Chine.

 

Bien que dominées par de hautes herbes, les tombes sont bel et bien recouvertes de moustiquaires, attirant la curiosité de certains passants qui se demandent : est-ce pour faciliter le repos aux morts vu la présence des moustiques dans ces lieux pleins d’herbes ?

 

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Interrogés, les parents des défunts, affirment qu’ils recouvrent les tombes afin de protéger les gerbes de fleurs qui ornent ses dernières habitations souvent sujettes aux coups de vent.



Un point de vue confirmé par Nadia, vendeuse des objets funéraires.  « La moustiquaire est installée après la construction de la pierre tombale pour protéger les gerbes de fleurs. C’est pour éviter qu’elles s’éparpillent quand il y a du vent. Ceux qui s’arrêtent à l’étape de la dalle, sans faire la pierre tombale, n’ont pas la possibilité de mettre la moustiquaire », affirme-t-elle.

 

La veille d’un week-end à la morgue de l’hôpital de Talangaï, tout de noir vêtu, Kevin Bandenga, un fonctionnaire, est venu assister à la levée de corps d’un membre de sa famille. Il trouve normale la présence des moustiquaires sur les tombes.

 

« Après la construction de la pierre tombale, on a l’habitude de laisser des gerbes de fleurs dessus. Pour moi, je pense que la moustiquaire sert à protéger ces gerbes. C’est tout. Je ne vois pas d’autre explication. Sur d’autres plans, je ne pourrais pas expliquer, parce que la moustiquaire n’a rien à voir avec les esprits », justifie-t-il.

Les moustiquaires du Fonds mondial




Médecin-chef du Programme national de lutte contre le paludisme, le docteur Jean-Mermoz Youndouka est plutôt choqué. « Oui ! Ça nous indigne parce que, comme j’ai l’habitude de dire à ce sujet, nos ancêtres n’ont certainement pas besoin des moustiquaires, mais de nos prières pour les accompagner. Donc, c’est un fait qui nous écœure. Je précise ici qu’il ne s’agit pas des moustiquaires du Fonds mondial (de lutte contre le paludisme, la tuberculose et le Sida) qu’on retrouve dans les cimetières », fait-il remarquer.

 

Habib Ndeko est gardien dans un cimetière. Nous l’avons rencontré ce matin devant une borne fontaine où il remplit des bidons. L’eau qu’il récupère va être utilisée par les ouvriers qui construisent les pierres tombales. Selon ce gardien à la barbe abondante, au départ, les gerbes de fleurs étaient plutôt protégées par des filets.

 

« Avant, on mettait des filets. Mais la méthode a changé parce que les pêcheurs volaient ces filets pour aller pratiquer leur activité. Le filet coûte 10 000 francs CFA, au moins. Or, quand il se fait voler une semaine après son installation, c’est une perte énorme. Par contre, avec 1 000 ou 1 500 francs, on peut facilement trouver une moustiquaire sur le marché », explique le gardien.



Brazzaville et ses environs connaissent un réel problème d’espaces. Les inhumations se font désormais dans le district d’Ignié, à 45 kilomètres de la capitale.

 

Source: RFI

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