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Le passeport congolais, un document rare et hors de prix

Au Congo Brazzaville, le passeport devient de plus en plus rare et hors de prix, dans un pays, où la jeunesse suffoque à cause du manque d’emploi et de subventions. Les rares opportunités de sortir du pays peinent à se concrétiser, et se voient annulées simplement par manque de passeport. Un sésame sans lequel personne ne peut quitter le pays. À moins de mettre sa vie en péril en empruntant la mer. Un fait cruel qui émeut les populations congolaises.




En effet, ce document officiel, censé être un droit accessible à tous les citoyens, est devenu un symbole d’injustice et de désespoir, dans ce pays d’Afrique centrale, où plus de la moitié de la populations estimée à plus de 5 millions d’habitants, vit sous le seuil de la pauvreté. Et la diaspora congolaise, en pâtie également, notamment celle de l’Europe qui dépend en majeur partie de l’ambassade du Congo en France. Ces derniers subissent de plein fouet les retards dans l’obtention des documents administratifs dans leurs pays de résidence faute de passeport.

Le passeport congolais hors de prix et quasiment introuvable

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Car en fait, depuis plusieurs mois, voire même ces 5 dernières années, le passeport ordinaire est devenu hors de prix et quasiment introuvable. Aucune communication officielle n’est faite sur le pourquoi du comment. Un seul mot résonne dans toutes les bouches : il n’ y a plus de cartons, il manque des cartons, les cartons sont finis…. Mais s’ils sont finis, comme on nous le fait savoir:




Pourquoi l’administration compétente ne s’approvisionne t-elle pas?

Pourquoi on ne les commande pas?

La rupture de stocks émane t-elle du fabricant de cartons?

Ou, est-ce que les livraisons de cartons sont bloquées pour impayées?

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Une administration muette, un peuple abandonné

 

La désolation est telle qu’aucune autorité ne semble s’inquiéter de la situation puisque aucun point n’est fait, aucune communication n’est donnée. Et évidemment, rien n’est fait visiblement pour décanter la situation. Le manque de transparence dans les administrations étatiques est à plaindre, à tous les niveaux. Et pendant ce temps, des milliers de citoyens sont bloquées dans leur propre pays, bloquées même dans leurs pays de résidence, privés de mobilité, privés d’avenir, privés de leurs droit tout court.




Et pour faire le tour, le congolais lambda se sent tout simplement abandonné à lui-même « J’ai déposé ma demande en juillet 2024. Nous sommes en avril 2025. Toujours rien. Aucun appel, aucune explication. Pourtant j’ai payé», s’exclame un jeune étudiant en attente du document en question pour poursuivre sa procédure d’études vers l’Espagne.

Cependant ce témoignage, n’en est pas des moindres. Dans la Diaspora, plusieurs congolais sont en passe de perdre leurs documents de séjour pour faute de passeport, élément nécessaire au renouvellement. Ce retard dans l’obtention du passeport au Congo Brazzaville constitue un arrêt total des démarches. Une vie bloquée et suspendue pendant plusieurs mois. Au Congo, les malades qui sont décédés par manque de passeport pour évacuation sanitaire se comptent déjà par dizaines.

Comment comprendre qu’un document aussi fondamental soit devenu aussi rare ? Pourquoi le peuple congolais doit-il supplier pour obtenir ce qui lui revient de droit ? Jusqu’à quand allons-nous vivre cette situation honteuse ?

Un marché noir bien rôdé

Dans l’ombre, les passeports CEMAC circulent. Mais pas pour tout le monde. Car si l’on veut obtenir le précieux livret vert doré, il faut payer. Payer cher. Très cher même. Proclamé gratuit en 2016 par le président Denis Sassou Nguesso, ce précieux sésame a vu son prix grimper jusqu’ à atteindre les 50.000fcfa. Cependant ce tarif officiel souffre d’un manque d’application puisque dans les guichets après avoir payé 50mille,  il faut rajouter 30 mille pour faire les empruntes. Ensuite le document est mis à la quarantaine. Là aussi il faut débourser 20mille francs CFA pour le sortir. Ensuite prévoir à nouveau 50mille fcfa pour l’impression du passeport, si on veut l’obtenir en un mois. Pour les cas d’urgences, il faut compter double. Ceux qui ne déboursent rien, n’ont que leurs yeux pour voir les autres obtenir leurs passeports.

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Tout compte fait, aujourd’hui, il faut débourser jusqu’à 300 000 francs CFA, parfois plus, pour espérer obtenir un passeport dans un délai « accéléré ». Les plus pauvres attendent des mois, voire des années. Les plus riches, eux, passent devant, obtiennent et passent à en croire ce témoignage . » J’ai parlé avec un ami qui connait un chef à la préfecture. Son gars demande 300mille fcfa pour sortir le passeport en 2 semaines », affirme déçu, un demandeur de passeport. Un retour d’expérience calamiteux et qui fait froid dans le dos, dans un pays où la demande n’avoisine même pas celle du voisin, la RD Congo.




Cependant l’on se questionne, a qui profite cette misère ?

Qui alimente ce système louche?

Où sont passés les carnets vierges ? Pourquoi le passeport ordinaire congolais est-il hors de prix?

Ces sommes astronomiques vont-elles dans les caisses du trésor public? 

Le cri de cœur !

Nous ne pouvons pas rester silencieux face à cette absurdité. Nos autorités ne peuvent pas rester aussi longtemps muettes face au manque de passeport ordinaire dans notre pays. Ce n’est pas un simple problème administratif. C’est une urgence sociale et morale. Priver un peuple de son droit de circuler librement, c’est l’enfermer à ciel ouvert. C’est l’humilier.




A l’orée des élections présidentielles au Congo, Sakola lance un appel solennel au président de la République : Dites un mot. Débloquez la situation, donnez au peuple congolais ce qui lui est de droit et mettez fin à cette injustice notoire. Le peuple souffre déjà trop. Le passeport n’est pas un privilège. C’est un droit. Nous voulons nos passeports.


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