Marié à une morte : Blanchard Elenga contraint d’épouser sa petite amie décédée
Les traditions africaines sont parfois complexes et difficiles à appliquer, surtout lorsqu’il s’agit d’un mariage post mortem. La peur du surnaturel fait qu’on craint d’être marié à vie avec un esprit. Selon la tradition congolaise, épouser un cadavre permet d’honorer la femme avec qui l’on a été et dont on n’a pas pu épouser de son vivant. Pour certaines familles très ancrées dans les coutumes, ce rituel marital est obligatoire. En effet, c’est une manière de réparer une « faute morale », d’effacer la honte d’une grossesse hors mariage. Mais pour d’autres, cela rime avec sorcellerie… voire la malédiction.
C’est dans ce contexte à la fois tragique et étrange que Blanchard Elenga, jeune Brazzavillois, a été contraint par sa belle-famille d’épouser le cadavre de sa petite amie. Cette histoire incroyable, survenue début 2024 dans le quartier Château d’Eau, a profondément choqué la capitale congolaise. Entre une dot exigée et assez chère, une cérémonie de mariage sous tension et la peur des retombées; voici le récit glaçant de cette histoire.
Epouser sa petite amie décédée à Brazzaville : une tradition imposée
Tout commence lorsque Cheraldine Diafouka tombe enceinte de son copain Blanchard Elenga avant le mariage. Les parents de Cheraldine vivent mal la situation, notamment élever la grossesse de leur fille sur leur toit. Il est hors de question que les choses se passent ainsi. Pour punir leur fille, la famille de cette dernière frustrée après cet acte va renvoyer leur fille de la maison afin qu’elle aille s’installer chez son enceinteur à poto-poto.
Ce dernier qui voyait les choses autrement et rêvait de fonder une famille après le mariage va devoir assumer les conséquences de son rapport non protégée. Sans choix, il ouvre donc les portes de son studio et accueille sa petite amie et leur bébé grandissant dans le ventre. Tout se passait visiblement bien dans cette cour familiale, jusqu’au jour où Cheraldine pique une crise. Conduite à l’hôpital et sans motif apparent, cette dernière va décéder avec une grossesse de 6 mois.
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Cette mort tant brutale et un peu suspecte va tout bouleverser dans la relation entre les deux familles socio culturellement très différentes. Tout de suite, le jeune homme est accusé d’avoir sacrifié leur fille. Les parents de ce dernier retorquent et accusent la belle-famille d’avoir bouffé leur enfant pour faire porter le chapeau à Blanchard.
Un mariage posthume sous tension
Ainsi commence la guéguerre jusqu’au jour de l’enterrement. La famille de Cheraldine oblige alors Blanchard à épouser le cadavre de leur fille et établit une liste pour la Dot au passage. Etonné, Blanchard s’y oppose, sa famille aussi. Mais les choses prenaient une allure à tel point que pour éteindre le feu, les parents de ce dernier le convainquent de le faire pour la mémoire de son amour et du bébé qu’elle portait.
Ainsi, l’homme âgé d’une quarantaine d’années devrait s’acquitter de la Dot après le décès subite de sa petite amie. Mais la facture est tout de même salée. Entre costumes, machettes, houes, pagnes, pèles, marmites et lampes à pétrole entre autres, Blanchard doit débourser près de deux millions de CFA, soit un peu plus de 3000€, sans compter que sa « belle famille » s’est complètement désengagée des obsèques de leur fille. Lui laissant payer toute la facture aussi.
Sans emploi, la famille de Blanchard se démène et s’engage pour l’aider à vite régler ce problème sans quoi, Cheraldine ne serait pas enterrée. La cérémonie devrait se tenir la veille de l’enterrement, dans le premier arrondissement de Brazzaville au quartier château d’eau.
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Ainsi, Blanchard, ses parents et certains proches se mettent en route. Dans la voiture qui les conduit au quartier Château D’eau, l’humour laissent place à l’émotion et aux interrogations. Toute leur vie cette bande d’amis n’ont jamais imaginé vivre ce spectacle, moins encore Blanchard Elenga qu’ils accompagnent.
Mariage après décès : épouser un cadavre pour l’honorer
Cependant, lorsque la famille Elenga arrive au domicile de la famille Diafouka, on ne remarque aucune tristesse chez les parents, mais plutôt l’envie de recevoir la Dot, de boire la boisson et de manger. Blanchard qui a dû mal à supporter ce spectacle bâcle la cérémonie, et se sauve du lieu de peur de prononcer des méchantes paroles face au comportement affiché par sa « belle famille ».
Malgré les conseils et les supplications de son entourage, Blanchard n’aurait d’ailleurs pas assisté aux obsèques de sa chérie, tellement défoncée par le comportement de sa pseudo belle-famille à la réception de la dot. Ce dernier s’estime bernée. Selon lui, cette famille s’est faite les poches derrière le cadavre de leur fille.
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Ce mariage posthume, où Blanchard Elenga a du épouser sa petite amie décédée, aussi déroutant que bouleversant, soulève une question profonde : où s’arrête la tradition et où commence la dignité humaine ?Et vous, que feriez-vous à la place de Blanchard ? Une tradition doit-elle être respectée même lorsqu’elle blesse les vivants ?
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