Comme réponse à mon commentaire sur son statut, Richard m’avait juste envoyé un clin d’œil, ensuite un « mais oui, c’est vrai ». Et nous poursuivions nos échanges. À cette époque, Richard passait son stage à la préfecture. Il sortait donc du bureau au plus tard 15 h et passait me voir pratiquement tous les jours au restaurant de ma sœur situé aux plateaux des 15 ans. J’ y passais mes journées en attendant de trouver une opportunité de formation. Je lui servais à manger et à boire comme si nous étions déjà en couple. Mais en vrai il n’ y avait encore rien de concret entre nous. On apprenait juste à se connaître.
Des mois se sont écoulés et nous nous rapprochions davantage jusqu’au jour où Richard m’invita chez lui. Il vivait avec ses parents, mais avait une chambre dehors. Ce qui avait rendu la tache un peu facile pour nous de nous voir et de passer du temps ensemble. Je passais parfois quand Richard n’était pas là pour laver son linge et ranger sa chambre, car chez lui, c’était un petit chez moi. Ses parents me connaissaient désormais. Mais s’il y a une chose que je ne comprenais pas, c’était pourquoi sa mère me disait « Ma fille Richard est encore jeune pour devenir père, donc faut bien calculer hein mama, mon fils ne mettra pas au monde maintenant » alors que nous ne faisions rien de tel.
C’était, à la limite, blessant, mais je comprenais son inquiétude. Elle reste sa mère et comme tout parent, elle avait des projets pour son fils et voulait sûrement le protéger. En effet avant son stage, Richard avait fait des études de management des administrations au Sénégal. Et il cherchait une bourse pour aller poursuivre ses études en France. Disant que tous les deux, nous cherchions des opportunités pour sortir du Congo. Il avait beau tenter la procédure Campus France, mais ça ne marchait pas. Il a beau prier, accuser les sorciers, mais les portes de la France ne s’ouvraient pas.
Alors un beau jour, je reçois mon cousin au restaurant de ma soeur. Nous discutions de tout sauf de rien jusqu’au moment où Richard pénétra dans le restaurant. J’avais un peu honte et aussi peur de la réaction de mon cousin vis-à-vis de lui, mais au contraire. Il avait plutôt été intéressé à l’idée de savoir que je fréquentais un gars sérieux et qui se battait pour son avenir. Mon cousin invita alors Richard à se joindre à la même table que lui. Les deux hommes échangeaient sur les questions d’actualité, sur la chute du prix du pétrole, de l’économie et j’en passe.
Puis mon cousin nous prit congé, ma sœur aussi. Et nous restions tous les deux avec les clients jusqu’à l’heure de la fermeture prévue à 20h. Un peu vers 20h30 alors que Richard m’aidait à fermer le restaurant,il commençait à pleuvoir.Il nous fallait nous dépêcher pour rattraper le transport.Malheureusement la pluie devenait de plus en plus forte.Il plut pendant des heures et des heures et nous étions bloqués dans le restaurant.
Il était 23h quand je décidais d’appeler ma sœur afin qu’elle demande à son mari de venir me chercher car je ne pouvais pas sortir.La rue était pleine des eaux de pluies.Et comme par coïncidence, mon beau frère était resté tard au travail pour faire avancer les dossiers de ses agents qui partaient en mission en Éthiopie le lendemain.Il ne pouvait donc pas passer me chercher. Du coup nous passâmes la nuit sur les canapés du restaurant et l’irréparable arriva.
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