Cher Communauté Sakola, je traverse actuellement une période tumultueuse avec mon conjoint et ma conscience n’est pas tranquille, j’ai besoin de vos avis.
En effet, avec mon conjoint, nous sommes pacsés. Cependant, on souhaite se marier, ou plutôt monsieur rêve de se marier. Donc on a programmé de le faire cette fin d’année. De mon côté avant lui, le mariage n’avait jamais été envisagé. Issue d’une famille éclatée, où l’amour, la confiance, la pérennité ne trouvaient pas vraiment leur place, mon exemple de mariage qui dure était du côté de mes grands-parents. Du coup en toute conscience, je ne rêvais pas de me marier à moins de me mettre en couple point barre.
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Comment j’ai accepté de me marier
Au début de notre relation, nous avons évoqué l’éventualité du mariage et de mon côté, c’était catégorique. Jamais je n’accepterais d’être aliénée à un homme au point d’en perdre mon identité propre, mon nom, ma « liberté », jamais je ne dépenserais autant d’argent pour fanfaronner, faire la belle et me mettre en scène pour prouver au monde que mon couple est légitime, l’idée même me semblait impensable et je trouvais ridicule le besoin de « se faire voir » et de payer pour montrer avec vanité son amour, je trouvais même de telles pavanes déplacées.
Et puis avec le temps monsieur a su me vendre son rêve, son envie de transmettre son nom, de faire une belle fête où il serait le roi et de fait moi sa reine. Il a toujours souhaité un mariage médiéval, le gros cliché du prince sur son cheval blanc qui viendrait secourir sa princesse pour l’amener dans son château à l’orée des bois. C’est ainsi donc que pour lui, je lâche tous mes idéaux, je m’incline, je revois mes à priori, je m’autorise à y croire, nous ferons donc un mariage médiéval, ma seule exigence « ne pas faire un mariage de bœuf, genre paysan crasseux du moyen-âge, que ce soit classe comme un mariage et non que ça ait l’allure d’une kermesse d’école ou d’une beuverie entre potes qui aurait dégénérée ».
D’un commun accord, nous partons donc sur cette idée, nous en parlons un soir à des amis saxons, qui coïncident folle ! Ils vivent dans un château et donc l’ancien métier du monsieur est cascadeur équestre médiéval. Nous rions beaucoup à ce propos, …Emballés par l’idée, ils insistent pour que notre mariage se déroule dans leur château. Nous pensions de prime abord à une blague, mais cela s’avère être une proposition plus que sérieuse, et cela, leur tient à cœur de nous offrir le lieu et le spectacle, d’entraîner le futur mari à monter et à juter à cheval et à l’épée. Ce qui était alors une fabulation, un projet un peu nébuleux entre mon conjoint et moi prend une dimension palpable.
L’aubaine est donc inespérée, merveilleuse et absolument immanquable !
Cela rend la chose tellement réelle, alors on se projette chaque fois que l’on va au château , chaque fois que l’on voit les amis on charie monsieur pour savoir quand il me passe la bague au doigt (Il faut dire que monsieur est un « vieux garçon » qu’on a toujours connu malheureux en amour donc ses amis sont fort heureux pour lui. ).
Étant d’un naturel stressé, la pression monte en moi. Et dans le besoin de tout contrôler, je me mets à tout planifier, à tout imaginer, à tout créer, car j’ai besoin de m’occuper l’esprit. Et disons-le, ce mariage est l’une des seules choses positives et encourageantes qu’il y avait dans ma vie en cette période.
Entre-temps, les mois passent, on parle toujours de ce mariage on le planifie plus ou moins un peu comme un fantasme. Hormis quelques désaccords sur l’organisation, tout se passe bien. Mais notre plus grand désaccord est sur la manière dont monsieur veut procéder, c’est-à-dire : Me faire absolument une demande en mariage traditionnelle, avec le petit diamant qu’il aura choisi lui-même, l’accord des parent patati patata, …
Or moi de mon côté, l’idée ne m’enchantait pas étant simpliste. Je me sentais beaucoup plus à l’aise avec juste l’idée d’organiser le mariage sans se faire de demande en mariage puisque de toute façon, il n’y a pas de mystère, nous savons tous les 2 que nous voulons nous marier, on avait, à mes yeux, pas besoin de se le demander.
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Une fois de plus monsieur réussi à me convaincre. Mais cette fameuse demande tardait trop à arriver alors que les mois approchaient. En bonne joueuse, je prends la peine de lui offrir une « bague de promesse » pour la saint Valentin 2022, histoire de lui dire que j’attends la sienne et que je suis toujours partante pour le mariage et donc qu’il me passe la bague de fiançailles en question. Hélas, c’est comme s’il ne voyait rien alors qu’on se rapprochait de la fameuse date.
La vie suit son cours toujours animé çà et là par les idées que l’on a pour le mariage de mes essais pour les papeteries et les décos que je souhaite créer moi-même, etc. J’attends toujours un peu secrètement sa demande en mariage, mais bon, je me fais une raison en me disant que peut-être un jour, on va juste choisir une date et puis voilà basta la bague de fiançailles.
L’attente persiste
Le problème, c’est qu’à force de le répéter à nos amis partout où on va à créer une obsession en moi au point où je rêve de cette demande. J’y pense toutes les nuits et cela m’a ôté le sommeil. Les blagues sur le fait qu’il ne m’a toujours pas demandées en mariage, on en rigole certes avec les amis, mais au fond, je pleure en secret de cette longue attente, cependant, je n’ose pas lui dire.
Entre-temps, j’ai le besoin presque viscéral que notre vie avance, car, monsieur à bientôt 40 ans nous avons 13 ans d’écart et nous voulons, entre autres, faire des enfants. Et ne voulant ni être enceinte avant ou pendant le mariage, c’est maintenant ou jamais le moment de faire sa demande en mariage. Car plus on attend, plus la naissance de nos enfants est repoussée. Tout cela me cause des sauts d’humeur, mais que lui n’arrive pas toujours à voir.
Fin d’année 2022, voyage exceptionnel sur une île grecque renommée pour son caractère romantique. Ça y est. Je me prépare à l’idée que c’est le moment et l’endroit où il va enfin concrétiser sa parole. Je me dis ça ne peut être que le moment pour la fameuse demande !
Mais étonnement, durant tout le séjour, le gars ne me dit rien. Je me dis là, là, je vais encore sortir les mouchoirs, car j’avais honte de moi et de la demande que je lui avais faite auparavant. Mais je décide de me taire et de continuer à endurer la situation. Cependant, les discussions et les blagues autour du mariage ont un goût amer pour moi. J’essaie de travailler sur moi, essaie de me faire une raison de me dire que c’est ridicule de prendre les choses autant à cœur. Et qu’un jour, il me ferait sa demande.
C’est tellement bête d’y penser : Moi qui refusais le mariage à tous les coups, je me retrouve à chialer pour une demande en mariage qui n’est toujours pas faite. Je me demandais, mais où est passé l’ancien moi qui ne sentait pas le mariage ? Qui en riait d’ailleurs !!! Je me retrouvais à m’en rendre malade tellement l’envie et l’attente et la frustration était viscérale !
Les mois passent et je me rends compte que j’ai tout plaqué pour cet homme intrépide et pingre de langage (monsieur n’est absolument pas démonstratif). Je me mets à penser au fait que j’ai tout quitté pour lui (famille, amis, travail) pour venir dans un endroit où en dehors de notre couple la vie est malheureuse comme les pierres, car je n’arrive pas à m’intégrer, ni à me faire des amis. Mon nouveau travail ne me plaît pas, je suis tout le temps harcelé par des collègues. Tout le monde me critique, car j’ai quitté la ville pour la compagne à cause d’un homme, …
Je souffrais tellement au fond de moi que j’ai décidé de casser la poire en deux. Un soir autour de la table, j’ai essayé de lui faire comprendre mes inquiétudes, mais surtout mes attentes (demande en mariage, date du mariage, enfants, …) Et là, après plusieurs échanges, nous avons conclu de nous pacser afin de me rassurer. Les insécurités que je concevais se sont dissipées peu à peu les unes après les autres.
La vie a continué son cours normal. Même si l’idée de la demande en mariage en public m’angoissait, je me rassurais au fond de moi avec l’idée que ça irait. On s’est donc fait une promesse que 2023 ne finirait pas sans qu’il ne me fasse sa demande pour un mariage prévu en été 2024.Je rentrais donc à fond dans les démarches, recherche et surtout, j’économisais au max pour réaliser notre rêve.
L’année 2023 commence sur cette belle promesse et doucement, le temps passe. J’attends ma demande donc… À mon anniversaire en janvier ? Rien. À la saint Valentin ? Rien, pendant des dîners avec les parents rien. Entre amis rien non plus.
Je gonflais, je gonflais et nous étions en novembre, c’était son mois de naissance. Je me dis alors que je l’invite au restaurant, je prépare une soirée folle, je m’apprête en tout et pour tout. Et ce jour arriva. Après une belle soirée, nous rentrons avec tous les cadeaux que je lui avais offerts. Ce jour-là, je ne m’attendais pas à grand-chose. Mais une fois dans notre lit, il me remercia en disant que l’année ne finirait pas et qu’il n’avait pas oublié sa promesse.
Je m’en dors en me disant que plus qu’un mois, je vais enfin pouvoir enfiler une bague de fiançailles au doigt. Et j’espérais qu’il le fasse vraiment en famille à la saint Silvestre. Mais j’étais trop naïve pour voir que monsieur me faisait rêver comme on le fait souvent à toutes les femmes qui aspirent au mariage.
Ce soir-là du 31 décembre 2023, après le repas avec toute sa famille, je m’attendais à ce qu’il dise un mot, fasse un geste, mais rien. J’étais alors décidé à partir, car j’étouffais dans cette maison familiale, dans ce village où je n’avais que lui, je souffrais de ne pas trouver un gain de cause, mon amour pour lui s’évaporait. Je décidai alors de couper tous les ponts avec lui jusqu’à ce qu’il me fasse sa demande.
De retour chez mes parents à Marseille, monsieur n’a fait aucun signe, ne m’a pas téléphoné ni mes parents. Avais-je mal agi ? Devrais-je l’appeler ? Pourtant, il regarde mes statuts WhatsApp, mais ne commente aucun. Suis-je trop dur avec mon mari ? Je suis perdue, que faire donc ?